Sucre et Torotoro : Bienvenue dans Jurassic World !

Sucre est la capitale de Bolivie et comme beaucoup de villes d’Amérique du Sud, elle a été construite par les Espagnols avec une architecture de type colonial. Aujourd’hui encore on peut se balader dans les rues et admirer les magnifiques bâtiments et autres rues pavées.

Mais en plus de cette richesse culturelle, Sucre possède également une richesse historique incroyable. C’est dans cette ville que repose la plus grande collection d’empreintes de dinosaures du monde (connue à ce jour) avec plus de 10000 empreintes. Incroyable non ?

Ces empreintes ont été découvertes complètement par hasard alors qu’une cimenterie creusait le sol à coups de pelleteuse. Le terrain appartient toujours à la cimenterie mais un parc touristique a vu le jour pour permettre aux visiteurs de découvrir cette merveille. (Le « Parque Cretacio »).

Ce qui est surprenant c’est que le mur où se situent toutes les empreintes est quasiment vertical. Mais comment cela est –il possible ? Pour le comprendre il faut remonter plusieurs millions d’années en arrière.

Il y a 68 millions d’années, la région de Sucre, (et toute la région alentours, jusqu’en Argentine) était plate et recouverte d’un océan assez peu profond. A cette période, les dinosaures étaient encore les habitants de la terre et ils allaient et venaient au rythme des saisons (ou de leurs envies, qui sait…) laissant leurs traces dans le sol argileux mou (à cause de l’eau). Les empreintes furent alors prisonnières de l’argile une fois celui-ci sec. Au fil des ans (des millénaires), les empreintes furent recouvertes par différentes couches de sédiments (et les dinosaures disparurent de la Terre).

Plusieurs millions d’années plus tard, avec le mouvement des plaques, les Andes se soulevèrent et avec elles, la couche argileuse comportant les fameuses empreintes.

Tout aurait pu rester caché sous les nombreuses couches de sédiments mais dans les années 1990 la cimenterie acheta le terrain et commença à creuser le sol. Le travail fut arrêter à un certain niveau car la roche n’était plus exploitable… enfin pour la cimenterie, car pour l’Histoire, c’est un véritable trésor ! Plus de 5000 empreintes furent découvertes, et avec le temps, la pluie et l’érosion, 5000 de plus durent mises à jour.

Sur ce mur on peut donc voir les empreintes de 8 familles de dinosaures, des herbivores et des carnivores. La plus longue trace intacte mesure 347 mètres.

En 2010 une partie du mur s’est effondrée et a laissé apparaitre d’autres traces… Les scientifiques pensent donc que plusieurs couches de sédiments possèdent des empreintes de différentes périodes. Au jour d’aujourd’hui le mur est en danger car la cimenterie travaille toujours à proximité (créant des vibrations) et la pluie, le vent abiment doucement mais surement ces précieuses traces… Si rien n’est fait, une estimation prévoit que la majorité des traces disparaitra en 2020…

En plus de ces traces, le parc comporte aussi quelques sculptures de dinosaures à taille réelle ; on a vraiment passé un très bon moment là bas !

Et comme on adore l’Histoire et les animaux, on n’a pas pu résister à aller voir d’autres empreintes ; cette fois dans le parc de Torotoro, un endroit encore peu connu des touristes.

Encore la même histoire : la région était humide, les dinos sont passés par là, ont laissé leurs traces qui ont séchées, se sont faites ensevelir, les plaques ont bougé et aujourd’hui on retrouve ces traces… Il y a donc certainement encore des milliers de traces toujours enfouies dans le sol… Mais celles qui sont à la surface aujourd’hui vont disparaitre si on ne les protège pas… Dommage quand on sait que c’est une richesse incroyable pour les paléontologues !!

Mais à Torotoro, en plus des dinosaures, il y a également des paysages incroyables… et quand on est seulement 5 pour en profiter (Somali et Fabien, un couple de français qu’on a rencontré dans le bus, et Claudio notre guide) c’est encore mieux !!!

On a passé 2 jours dans ce petit paradis et ça n’a pas été de tout repos. Pour aller voir le canyon il a fallu descendre (et surtout remonter) 890 marches (en récompense les garçons ont pris un bain au fond) et pour découvrir les poissons (presque préhistoriques) aveugles de la grotte, il a fallu ramper, glisser et crapahuter à la lueur de nos lampes frontales dans une grotte humide et sombre… Pour notre plus grand bonheur !

On a également visité la cité d’Itas, une « ville de pierre » formée de cavernes naturelles et de piliers gigantesques.

On a beaucoup apprécié cet endroit, un petit village tranquille où on peut manger pour 10 bolivianos sur le marché et où les gens sont sympas. Romain et Flavien ont même eu la chance de jouer au foot avec certains villageois (mais nous n’avons pas de photos car il pleuvait ce jour là et j’ai préféré discuté à l’abri avec Somali !).

Après cet interlude historique, nous nous rendons maintenant vers La Paz où nous avons rendez-vous avec l’Ecole Française !!!

Comments

[Jérôme]

Nous nous étions contentés de la cité coloniale zappant les dinos

[Jérôme]

Disons que je n'avais pas de latitude dans le choix du circuit, je faisais partie d'un groupe

[Flo et Romain]

Et pourtant si tu aimes l'Histoire, c'était vraiment super interessant... et surtout super impressionnant de voir des traces de 68 millions d'années... Je ne suis pas sûre que mes pas dureront aussi longtemps :-)